Le LBDSN : présentation succinte

Le LBDSN s’organise en quatre parties, intitulées respectivement « De la mondialisation à la stratégie de sécurité nationale », « L’ambition européenne et internationale de la France », « Une nouvelle stratégie pour l’action » et « La dynamique de la réforme ».
La première partie est composée de trois chapitres, Le premier, intitulé « L’incertitude stratégique », cherche à présenter la situation mondiale actuelle en se placant dans le cadre général de la « mondialisation » (« globalization » en anglais). Il dresse le tableau d’un monde incertain, marqué par une grande instabilité et le déclin de l’influence occidentale face à la montée en puissance d’autres acteurs étatiques et non-étatiques. Le chapitre se conclut sur le risque important de surprise stratégique. Le second chapitre, « Les conséquences pour la France et l’Europe », expose les conséquences pour la France et l’Europe de l’analyse du premier chapitre. Après avoir identifié quatre « zones critiques » (« arc de crise » de l’Atlantique à l’Océan Indien, Afrique subsaharienne, continent européen et risques de conflit en Asie), il expose les « nouvelles menaces » auxquelles sont exposés les pays européens : terrorisme, missiles balistiques et de croisière, « attaques majeures contre les systèmes d’information », « espionnage et stratégies d’influence », « grands trafics criminels », « nouveaux risques naturels et sanitaires », risques de catastrophes technologiques et industrielles, vulnérabilité des ressortissants à l’étranger. Il pose ensuite des « facteurs nouveaux » devant influer sur la stratégie française : « l’interconnexion croissante des menaces et des risques », « la continuité entre sécurité intérieure et sécurité extérieure », « la possibilité de ruptures stratégiques brutales » et les modifications touchant la conduite des opérations militaires (importance prise par la stabilisation en particulier). Le dernier chapitre, « La stratégie de sécurité nationale », pose le cadre général de la stratégie envisagée par le Livre Blanc. Après avoir défini cette stratégie comme ayant « pour objectif de parer aux risques ou menaces susceptibles de porter atteinte à la vie de la nation », les objectifs de celle-ci sont exposés : « anticipation-réactivité », « résilience » et « capacité de montée en puissance ». Puis il redéfinit les « grandes fonctions stratégiques » du Livre Blanc de 1994. Ces fonctions sont désormais au nombre de cinq : aux traditionnelles prévention, dissuasion, protection et intervention le LBDSN ajoute la connaissance et l’anticipation, considérée comme la « première ligne de défense » de la Nation.
La seconde partie s’organise en trois chapitres : « L’ambition européenne », « La rénovation transatlantique » et « La sécurité collective au XXIe siècle ». Cette partie inscrit la stratégie française dans une démarche multilatérale entre l’Europe, les Etats-Unis et le reste du monde. Elle contient un appel à la rédaction d’un LBDS (sans N) au niveau européen, inscrit la politique française de défense dans le cadre d’une Europe de la défense complémentaire et partie prenante de l’OTAN, et pose les principes suivants : multilatéralisme (« principe fondateur »), « centralité » de l’ONU, lutte contre la prolifération (NRBC) et engagement en faveur du désarmement nucléaire multilatéral, défense des droits de l’Homme et renforcement du rôle des organisations régionales et de l’UE en matière de « gouvernance mondiale ».
La troisième partie, la plus longue, comprend sept chapitres. Le premier, « Quels engagements ? », cherche à tirer les conclusions des deux parties précédentes pour présenter les cas les plus probables d’engagement des forces françaises. Le chapitre, qui pose la « logique de concentration » et la « logique d’emploi » comme devant guider « la doctrine, l’organisation, l’entraînement et l’équipement de nos forces conventionelles comme des moyens d’action civils », pose trois hypothèses d’engagement : un engagement sur le territoire national, un engagement militaire à l’étranger, et un engagement mixte (civil et militaire) à l’étranger. Les cinq chapitres suivants présentent chacun l’une des fonctions stratégiques déjà évoquées. L’accent est mis sur celle de connaissance et d’anticipation, considérée comme la plus importante. Le dernier chapitre de cette partie, « Les forces », expose le format et le contrat opérationnel des armées, mais aussi de la Police Nationale, de la Gendarmerie, de la Sécurité Civile et des Douanes.
La quatrième et dernière partie, divisée en cinq chapitres (« Des professionnels au service de la Nation », « La réorganisation des pouvoirs publics », « L’industrie et la recherche », L’effort financier » et « L’adhésion de la Nation »), propose des réformes à mener dans le domaine du recrutement et de la formation des personnels, de l’organisation de l’Etat, de la politique industrielle et de recherche & développement, du financement, et de « l’adhésion de la Nation ». Tous ces chapitres présentent un volet européen, et cette partie est celle qui cherche à affirmer une conception globale de la stratégie française. Je reviendrai plus en détail sur ces réformes dans de prochains billets.