Débat stratégique sur l’Afghanistan
Un véritable débat de niveau opératif/stratégique sur l’Afghanistan, en gestation depuis quelques temps déjà, s’est – enfin – ouvert, en prenant pour plate-forme l’excellentissime »Small Wars Journal » (SWJ), sur lequel je reviendrais dans la semaine dans un billet qui promet d’être dense.
Deux camps se dessinent d’ores et déjà. D’un côté, les « COINdinistas » – Paul Yingling, John Nagl – qui prônent une approche similaire à celle adoptée en Irak à partir du surge de 2007. De l’autre, après l’article d’opinion remarqué de George F. Will, nul autre que le général « Chuck » Krulak – ancien commandant du Marine Corps et auteur du fameux concept de Three Block Wars – et le colonel (en retraite) T.X. Hammes (l’un des pères de la guerre de « quatrième génération ») se sont joint aux voix de ceux qui prônent un désengagement pour adopter une approche indirecte, similaire à celle adoptée au Pakistan, en Somalie ou au Yémen. L’article de Chuck Krulak peut être lu ici, et la page du SWJ consacrée à la question ici.
Ce débat est au cœur du thème du mois de l’Alliance Géostratégique – dans lequel j’interviendrais également dans les jours à venir. Il est essentiel qu’il ne reste pas limité aux cercles américains, sous peine de se voir imposer les conclusions des dits cercles. Plus encore, il pose la question de savoir à quel modèle d’interventions il est aujourd’hui nécessaire de se préparer. Les interventions se comptant en années dans des pays étrangers sont-elles véritablement l’avenir de la guerre ?
Etant membre du SWJ council j’ai pu observer ce debat de pret.
La question est plus profonde que cela. Krulak pose enfin la question que l’on se pose tous: quel est le but de cette guerre.
Il est seulement dommage que la question de l’arme atomique au Pakistan n’y soit pas abordee mais que le debat soit uniquement centre sur est on la bas pour aider a attraper Ben Laden ou etons la bas pour stabiliser l Afghanistan apres un rattage monumental.
Sinon, ce qui divise les deux camps est une approche tres americaine. Doit on faire du state building avec tous les problemes que cela pose. Ou l amerique doit elle laisser l Afgha et n’y deployer que des comandos de chasse (comme la france en algerie) pour traquer le Ben Laden. En gros la question de la profondeur de l’empreinte que les USA doivent laisser en afgha mais aussi chez eux.
Une fois encore on est dans un schema tres americain qui essaye de reproduire deux options « qui ont fait leurs preuves » par le passer.
Toute fois, cela a le merite d’ouvrir un debat qui est necessaire et absent en France.
Sous ce debat d’idee, se cache aussi une question nettement plus fondementale qui est l enlisement de l armee US dans la contre insurection comme super doctrine et une approche fermee sur la guerre de demain vu par le petit bout de la lorgnette qu’est the war among populations.